27 avril 2011

Frog area


La nuit, j'entends à nouveau les grenouilles croasser par ma fenêtre.

















Un avant goût de l'été.

24 avril 2011

Everybody hurts

On peut parler du bien qui est en tous, mais non du mal.

Car qu'est-ce que le mal sinon le bien torturé par sa propre faim et soif ? En vérité, quand le bien a faim, il recherche sa nourriture jusque dans de sombres caves, et lorsqu'il a soif, il boit même les eaux mortes.

Vous êtes bons lorsque vous êtes unis avec vous-mêmes.
Pourtant lorsque vous n'êtes pas unis en vous-mêmes, vous n'êtes pas mauvais. Car une maison désunie n'est pas repaire de voleurs ; elle n'est qu'une maison désunie. Et un navire sans gouvernail peut dériver aux abords d'îles périlleuses sans pour autant faire naufrage corps et biens.
Vous êtes bons lorsque vous tentez de donner de vous-même.
Mais vous n'êtes pas mauvais lorsque vous cherchez le gain pour vous-même. Car lorsque vous recherchez ainsi du gain vous n'êtes qu'une racine qui s'agrippe à la terre et suce son sein. Le fruit ne peut certes pas dire à la racine : "Soir comme moi, mûre et pleine et donnant toujours à profusion." Car pour le fruit donner est un besoin de même que recevoir s'avère un besoin pour la racine.
Vous êtes bons lorsque dans votre discours, vous êtes éveillés.
Cependant vous n'êtes pas mauvais quand vous dormez alors que votre langue discourt sans but ni raison. Et même un discours hésitant peut fortifier une langue débile.
Vous êtes bons lorsque vous marchez vers votre but avec fermeté et d'un pas hardi.
Cependant vous n'êtes pas mauvais lorsque vous y allez en boitant. Même ceux qui boitent ne vont pas en arrière. Mais vous qui êtes forts et agiles, faites attention de ne pas claudiquer devant des boiteux, en croyant bien faire. Vous vous révélez bons dans d'innombrables chemins et vous n'êtes pas mauvais lorsque vous ne vous montrez pas bons, vous ne faites que traîner et stagner. Il est dommage que les cerfs ne puissent apprendre la vélocité des tortues.
Dans votre aspiration vers votre moi supérieur, se trouve votre bonté : et cette attente existe en vous tous. Mais chez certains le désir de progresser est un torrent qui se rue avec puissance vers la mer, en emportant les secrets des collines et les chants des forêts. Et chez d'autres, c'est un petit ruisseau qui se perd en méandres et en courbes et traîne son cours jusqu'au rivage.
Mais ne laissez pas celui qui aspire à aller loin dire à qui veut peu : "Pourquoi es-tu si lent et hésitant ?" Car les êtres vraiment bons ne demandent pas à ceux qui sont nus "Où sont vos vêtement ?" ni aux sans-abris "Qu'est-il arrivé à votre maison ?"

18 avril 2011

Blackout


Order & Disorder

Nous voilà partis pour deux semaines de pseudos-vacances, méritées car accomplissement de bacs blancs tout à faits satisfaisant, et données afin de ne pas limiter ses efforts à si peu de temps avant l'échéance de 15 ans de scolarité.
Plus que deux mois avant le bac. C'est une sensation à la fois grisante et malsaine, te couvrant d'une impression de plénitude, comme de vide. Une étape de franchie, mais après? C'est ce "après" qui compte.
Car, on ne se rend pas compte. Il est facile d'en parler, à l'heure actuelle, bien logé(e) dans la demeure familiale, tel un soir d'hiver, où tu rentres chez toi, alors qu'il neige/pleut, tu cours, trébuches dans la boue juste devant chez toi, où il fait -15°C, et que tu trouves une maison pleine de chaleur, le dîner mijotant sur le feu, que tu balances tes fringues & sac dans ta chambre et que tu vas te réfugier près de la cheminée. Quelle image merveilleuse de la petite vie tranquille d'une tranche d'âge <18 ans.
Ahah. Sauf que dès septembre, c'est fini.
Bienvenue aux galères d'une indépendance que trop désirée et sertie de toutes les joies de la coloc et des budgets troués d'étudiants. Adieu les bons petits plats de Môman et Super-Papa plombier-électricien-chauffagiste-garagiste et j'en passe... à toi de te démmerder dans la vie d'adulte que tu rêves d'atteindre depuis tes 7 ans. Finalement, c'était bien, 7 ans. Tu bouffais tes boudoirs et tes tartines sans culpabiliser, tu déversais ton poisson rouge dans les chiottes sans scrupule (Bubulle XIe RIP), ignorait totalement le sens du mot "responsabilités", apprenais tranquillement tes tables de multiplication et étais encore persuadé(e) que tu allais devenir astronaute ou marin et que tu allais faire le tour du monde.
Ouais. C'était bien.
Sauf que la vie, la mort, le temps en somme, est bien là, et qu'on doit faire avec après tout, pourquoi se masturber l'esprit alors que la réponse est évidente et tellement abordable. Et surtout, on va aimer ça : Ne plus rentrer et voir la face éclatée de ton frère, ou t'en prendre plein la gueule suivant ce que tu puisses faire, entendre ou voir des choses que tu ne devrais jamais apprendre, ne plus avoir à attendre ton tour pour utiliser la téloche/salle de bain, ne plus avoir à manger chez mamie-ch'ti et sa fâcheuse manie de mettre du beurre DE PARTOUT, ne plus avoir d'horaires à respecter ni de comptes à rendre à personne, ne plus avoir à justifier le moindre des tes actes, ne plus avoir à ne plus jouer de la gratte le soir, ne plus entendre ton frère jouer à sa DS dans la chambre d'en face, ne plus avoir à suivre tout le monde de partout "SORTIE FAMILLE POWAA".
Non, maintenant, c'est fini. Et oh comme c'est jouissif.
Car now c'est faire ce que tu veux, où tu veux, quand tu veux, si tu veux.
Puis travailler aussi quand même, t'es là pour ça au départ.
Hou oui, Sciences Po/Droit, voilà qui n'est pas de tout repos, mais la fin justifie les moyens. Études supérieures, voilà qui porte bien son nom. Si tu t'inscris à la fac/réussis le concours, c'est que tu es dans l'optique de bosser, sinon tu ne l'aurais pas fait, CQFD. Quoi que. Mais, en gros, voilà. Tu joues ton avenir, p'tit loup, c'pas un tiers qui va t'entretenir indéfiniment.

Enfin, voilà qui est jouissif. C'est le début des rencontres avec les agences, les visites des studios/apparts potentiels, et la boule au ventre. La boule qui est à la fois hypra-super-over-méga-excitée d'enfin entamer quelque chose de nouveau, mais aussi cette boule de vide, de néant. Car qui dit nouveau dit tout neuf, tout beau, tout frais = tout à (re)faire. Et ça fait drôle.
Mais tant mieux, car le changement est quelque chose de bénéfique.

C'est un bordel organisé, en somme.

2 avril 2011

More you make love, less you make war

Le sexe et la violence sont les deux faces du même désir qui porte un animal vers un autre, tantôt sous la forme d'un élan sexuel, tantôt de façon violente.
Dans le comportement sexuel, c'est le cerveau qui est à la manœuvre et non le cœur, comme le pensent les amoureux qui en gravent un sur des arbres. La violence agressive envers un congénère trouve également son siège dans le cerveau. Dans certains cas, la violence du mâle est la préalable à l'acte sexuel, à l'exemple des cervidés, chez lesquels seul le combat victorieux permet l'accès à la femelle. Chez l'homme, les deux instincts sont distincts, exception faite, bien sûr, de la sexualité criminelle (viol), ou des accès de violence dans le couple. L'instinct sexuel animal se change en amour par la grâce du langage et des sentiments complexes que celui-ci exprime ; à l'opposé, l'instinct agressif explose dans la haine de l'autre, déclenchant des conduites violente, perverses et parfois meurtrières.


"Faites l'amour, pas la guerre", est la perspective de manipuler sélectivement chez l'humain les neurones de l'amour et de la violence. Pour l'instant, les tyrans s'en chargent très bien grâce aux antiques techniques destinées à manipuler les hommes.