29 mai 2013

Formidable

C'est fini.

Une année s'achève, les affaires se rangent et s'arrangent pour s'entasser dans d'autres endroits. Polies, courtoises. Elles sont dociles, mes affaires. Elles se laissent porter. Elles se laissent porter au gré de mes envies, au gré du temps. Au gré de mes espérances, au gré du vent. Elles virent, se renouvellent, sont données, s'émancipent, veulent rester. Comme une bonne vieille paire de chaussures qu'on aime. Mes affaires s'envolent, elles virevoltent avec le mistral avignonais. Mes affaires partent, peu à peu. Le matériel ne m’intéresse pas. Mes affaires se perdent dans les méandres d'une vie qui voyage. L'inertie n'étant pas mon amie, elles y laissent des plumes, malgré une fidélité cependant aléatoire.
Formidables.
C'est formidable ce soleil, même les petits nuages ne viennent pas empiéter sur l'humeur estivale. Car c'est dans la tête que cela se passe. Vous êtes formidables, tu as été fort minable. Mais l'erreur est humaine mon Amour, le repenti est un état peu statique. Gens du voyages, en avant. Partons, allons, partons ! Partout. Le vent nous portera. L'attache n'est qu'une règle sociale et matérielle, elle n'est en réalité qu'un concept de cœur. L'attache de mon amour-propre, voilà ce qu'il en est. L'attache de l'amour que je te porte, petit cœur.
T'emballes pas.
C'est beau ! Regarde ! L'année est terminée, les affaires glissent doucement, elles franchissent le pas de la porte à reculons. Eh petite, tu sais dans la vie il n'y a ni méchant ni gentil. Le Yin et le Yang, les taos, les illuminatis et le nombre d'Or, tout ça.
Ouais, tout ça.
Tu m'entends ? C'est merveilleux. La sérénité avec laquelle les notes me portent. Mes petits bras musclés soulèvent ces poids jugés trop lourds par d'autres. Question de mental. Promis juré. Ton esprit soulèverait des montagnes, il suffit de lui faire confiance. No Arms, No Worries.
Je t'aime, tu m'aimes. On fait quoi ?
Souris, encore et encore, n'arrête pas. Un rayon de soleil ! Illumine mes journées, vas-y. Formidable. C'est fou cet état d'esprit, cet optimisme quand même. Même l'état de tristesse ne dure pas. L'amour de la vie est trop fort. C'est beau, non ? Je laisse ces petits objets virevolter jusqu'à un point de non-retour. Les bagages s'entassent, les piles se cassent. Le bordel organisé, formidable.

Tu me manques. Tu t'es regardé ? T'es beau. Tu rayonnes. Tu irradies même. Ton sourire, ta façon d'être, ta sensibilité à fleur de peau malgré d'immenses efforts pour le cacher. Sale macaque. Tu es touchant, tu me touches, tu me fais réfléchir. Peut être un peu trop réfléchir parfois.
Comme si je ne réfléchissais pas assez comme ça.
Tu m'impressionnes, en réalité. Mais je passe outre, je me concentre sur l'essentiel, sur le bon.
Tu en dis peu, et tu ne tiens pas à faire transparaître quoi que ce soit. Cela peut être une force, mais ça doit foncièrement te bouffer. Lâche-toi. Ca fait du bien parfois.

Laissons donc mes affaires s'effriter, se bousculer, me dire adieux ou au revoir. Elles ne savent pas où elles atterriront, elles ont l'habitude d'être à droite à gauche. Elles n'ont pas peur du vide. Elles sont confiantes, elle aiment bien le changement.
Le changement. C'est une façon de se renouveler, je n'aime pas ce qui prend poussière.
Sauf dans ce petit cœur qui bat ; c'est beaucoup plus délicat.

Formidable.

17 mai 2013

Le Blizzard.


Tu l’entends ? Bien sûr que tu l’entends.
Le murmure.
Le murmure assourdissant et permanent.
Il a envahit la ville et les esprits. Il arpente les rues en hurlant.
Le murmure assourdissant et permanent. Comme un bruit parasite à l’intérieur qui t’épuise, qui souffle à l’oreille de chacun « T’es mauvais, t’es bon à rien, tu seras jamais assez bien »,
Qui te répète « T’es comme ça, ou tu devrais, ça changerait rien si tu changeais ».
Le murmure assourdissant et permanent qui espère te mettre à terre en te criant : « Essaie pas de refaire l’histoire, t’y arriveras jamais c’est trop tard, c’est baisé, c’est imprimé dans les mémoires ».
Le murmure assourdissant et permanent qui te fait croire qu’y a pas de rédemption,
Pas de pardon. Pas de rachat. Pas de rémission.
______________________________________________________Et tu l’acceptes. Tu le laisses rentrer.

Ooooh qu’est ce que tu fais ? Arrête ! Qu’est ce qu’il te prend de faire des trucs pareil ? Pourquoi tu te fais du mal comme ça ? Qu’est ce qui va pas ? Parle moi, tu sais que tu peux tout me dire.
Mais nan mais c’est des conneries tout ça tu le sais.
Regarde moi dans les yeux. Regarde moi. On s’en branle. C’est PAS important. Moi j’te trouve magnifique. Depuis la première fois que je t’ai vu. D’ailleurs je m’en suis toujours pas remise.  Et puis comment j’ferais sans toi moi ? Et puis comment l’univers il ferait sans toi ? Ça pourrait jamais fonctionner.
___________________________________________________________________C’est impossible.

Alors faut pas pleurer ! Faut pas pleurer. Parce que ça va aller j’te le promets, ça va aller. Parce qu’on est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles. Pas de ceux qui disent que leur squelette bouge parce qu’on les pousse du pied.
Mais un jour tout ça on y pensera même plus.
On aura tout oublié, comme si ça avait pas existé.
Alors qu’est ce qu’il faut que je fasse pour que tu t’sortes les doigts du cul ? Que t’enlèves cette merde que t’as dans les yeux ?
_________________________________T’as tout !
T’as toutes les cartes en main ! T’as.. T’as tout ! T’es beaucoup trop beau ! Tu me brûles ! Tu me brûles trop ! Avec tous les autres aussi, qui me brûlent beaucoup trop fort !
____________________________________________________....Moi ça m’fout des cicatrices tu vois.

J’suis là. J’suis prête à tout. J’suis prête à aller en enfer, j’te porterai sur mon dos s'il le faut. J’me prends des beignes regarde, j’me prends des beignes ! J'me prends des beignes parce que je ne sais même pas si toi tu le ferais pour moi ça. Je ne sais même pas si tu es véritablement sincère.
Et toi t’es là, t'es assis. Tu plantes ton derche !  Tu refuses de sortir de ta cellule.
Mais tu vois pas qu’y a besoin de toi ? Putain tu vois pas que si tu fais rien... tu sers à rien ? Ça va continuer combien de temps comme ça ?  Tu vas rester à côté des rails ? Comme une VACHE, qui regarde le train ?
Jusqu’à ce que t’en puisses plus ou qu’on te mette dans une boîte en bois ?

Arrête de sourire ! Ce sourire là, qui pue l’échec ! Tu pourrais me le rendre ce sourire .. mais d’un autre côté t’as raison, c’est tellement plus facile de sourire, plutôt que d’être heureux.
Tu te demandes si t’es une bête féroce ou bien un saint ; Mais tu es l’un, et l’autre. Et tellement de choses encore.

Tellement de choses encore.

Tu es infiniment nombreux.
Tu es celui qui méprise, celui qui blesse, celui qui aime, celui qui cherche. Et tous les autres ensemble. Trompe toi, soit imprudent, tout n’est pas fragile. On attend rien que de toi, parce que tu es sacré. Parce que tu es en vie.
_____________________________________________________________________.______En vie.

Parce que le plus important n’est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d’être.

Tu m'entends ? Putain tu m'entends ?!
Si tu m'entends, va te faire voir.
Tu pensais que t’allais m'avoir hein ? Tu croyais que j'avais rien vu ?
Surprise !
Et toi, et moi ? NOUS quoi. Toi que j'aime, tu es avec moi ?
Tu nous entends la Honte ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends fais gaffe quand tu rentres chez toi seule le soir, on pourrait avoir envie de t’refaire la mâchoire avec des objets en métal, ou d’te laver la tête avec du plomb, qu’est ce que t’en dis ?
Tu nous entends la Tristesse ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends, c’est que toi aussi tu vas bientôt faire ton sac. Prendre la première à gauche, deuxième à droite, puis encore à gauche puis aller niquer ta race.
Félicitations ! Bravo !
Tu nous entends la Mort ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends sache que tu nous fais pas peur, tu peux tirer tout ce que tu veux. On avance quand même, tu pourras pas nous arrêter.Et on laissera personne derrière, on laissera personne se faire éliminer.
Tout ça c’est fini !
Tu nous entends la Dignité ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends sache qu’on a un genou à Terre et qu’on est désolé. On est désolé de tout ce qu’on a pu te faire, mais on va changer ! On va devenir des gens biens tu verras !
Et un jour tu seras fière de nous.
Tu nous entends l’Amour ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends il faut que tu reviennes parce qu’on prêt maintenant, ça y est. On a déconné c’est vrai mais depuis on a compris. Et là on a les paumes ouvertes avec notre cœur dedans.
Il faut que tu le prennes et que tu l’emmènes.
Tu nous entends l’Univers ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends, attends nous ! On arrive. On voudrait, tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre.
On cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s’y fondre en grand.

Tu nous entends Toi qui attends ? Tu nous entends ?!
Si tu nous entends souviens toi qu’t’es pas tout seul. Jamais. On est tellement nombreux à être un peu bancal un peu bizarre. Et dans nos têtes y’a un blizzard. Comme les mystiques loser au grand cœur, il faut qu’on sonne l’alarme, qu’on se retrouve, qu’on se rejoigne.
___________________________________________________________________Qu’on s’embrasse.
Qu’on soit des milliards de mains sur des milliards d’épaules.
Qu’on se répète encore une fois que l’ennuie est un crime. Que la vie est un casse du siècle, un putain de piment rouge.
_____________________________________________________________Nique sa mère le Blizzard.

Tout ça c’est fini.
Quand la seule chose dont tu t’sens capable c’est d’te mettre en chien de fusil et d’plus penser à rien, sache que si tu t’sens glisser y’aura des mains pour te rattraper. Creuser, jusqu’au bout. S’arrêter que quand t’as tout enlevé. Tu seras là, tu respireras l’air, et tu réaliseras que y a quelque chose qui a changé.
La nuit sera calme. Personne restera sur le carreau. Des douleurs, des peines y en aura, encore et encore, mais on restera debout.