9 mars 2014

La trouille


J'ai peur.
J'ai peur de la tournure que les choses ont prises.
J'ai peur de comment je vais réussir a me dépatouiller de tout cela.

J'entreprends beaucoup. Je suis partout. Je pose beaucoup d'espoirs.
Déçue ? parfois.
Fière d'avoir tenté? toujours.

J'assume, j'avance. Mais j'ai peur. Terriblement peur.
Peur que tout s'arrête, peur que rien ne fonctionne, peur que ça ne vole, ni courre, ni marche, mais que ça rampe. J'ai peur de rester dans cette impasse, ce trou noir dans cette caboche morbide.
Cette grotte figée dans mon esprit. Ce gouffre empli de mensonges et de mauvaises ondes. Ces abysses qui me tirent vers le bas, me happent vers mes démons.
J'ai peur de devoir abandonner, de devoir lâcher.

Et j'vais te dire. Le plus dur, c'est pas la faim qui te tenaille le ventre, les nuits blanches, la tête qui tourne, la mauvaise humeur, les larmes, les nerfs, le cran, les tremblements, la fatigue, la faim qui te réveille, les brûlures et les malaises a l'entraînement, l'envie de vomir après chaque série les chutes de tensions quand tu essaie de réfléchir, les engueulades a répétitions, le manque de confiance en toi, l'envie de tout abandonner, les remarques incessantes et déplacées des connards, tes envies qui ne valent rien, les réflexions assassines, les jugements hâtifs, les regards, la méchanceté gratuite..

Non, le plus dur, c'est l'absence de soutien.

Seule. La solitude n'est pas une émotion, c'est un état de fait. Tu peux la choisir, mais aussi la subir.
Connotation de manque. La recherche d'une épaule sur laquelle te reposer.
C'est vrai, les apparences. Guerrière, la petite. Craint personne. Personne. Elle est solide, elle lâche rien, elle est forte. Et oui. Mais elle est humaine, la petite.
Et la chaleur d'un être, ça vaut tout l'or du monde. Le soutien d'un proche qui partage tes valeurs, tes envies, te désire, s'enivre de ton odeur et de tes paroles.

Mais, ce qui ne te tues pas te rends plus fort, n'est-ce pas ? Ca forge.
Forge ton petit caractère, petite. Forge. Travaille-le en profondeur.

Mais Mon Dieu. j'ai cette peur qui me bouffe les tripes.

J'ai peur de courir après du vent. 


J'ai peur de n'être plus rien, au fond. Qu'une poussière.
Mais, un petit grain de sable peut faire chavirer le monde.