20 novembre 2012

Reboot

 Une façon de faire le point. Un rituel annuel, comme on a pu le voir ici par moi-même, ou par les autres. Sans être friande du je-parle-de-moi-à-la-troisième-personne ou de l'introspection constante, il faut tout de même constater que, parfois, après moult changements, il est bon de revoir les choses, avec le recul approprié.
J'ai une crève/intoxication alimentaire/état de maladie assez avancé quand j'écris ces lignes. Peut-être que ma fièvre joue dans cette envie de poser quelques mots sur ce ramassis de pixels. Des mots qui seront lus (dans le meilleur des cas) et aussitôt oubliés. Génération du zapping, virtual generation, c'est la conduite au No Future.
Il est plaisant de refaire une présentation globale du soi. Non seulement parce que les aspirations changent d'une année à l'autre (à des niveaux moindres) mais parce que l'évolution est constante. Nous sommes en constant projet de nous-même, comme dirait Sartre. Jamais dans le présent, la tentation de l'expectative et l'anticipation est trop forte. Il faut avoir atteint un certain degré de sagesse pour pouvoir se targuer du Carpe Diem. Ou alors les simplets. Mais eux, ils comptent pas.

La tisane psychédélique semble faire effet. Je pense que les Pink Floyd et Led Zep qui passent en boucle y sont pour quelque chose. C'est fantasmagorique, comme une œuvre de Dali. Les plantes ne viennent pourtant pas de Tijuana, il y a marqué "Verveine" sur la boîte. Même pas de Grog, car pas de Rhum, je le laisse à mes parents pirates. Je pourrai dire que j'ai deux hommes dans ma vie, Jack & Daniel, ou Ben & Jerry, mais ça serait faux, et surtout, trop facile. Quand je fermes les yeux je vois Robert Plant, Jimmy Page, Jimi Hendrix, Syd Barrett et Alice au Pays des merveilles. Qu'est-ce qu'elle fout là Alice ? Lire les interprétations psychologiques de cette pauvre mangeuse de champignons avant de dormir n'aura pas arrangé les choses.
C'est fou, je plane. J'ai le ventre qui se tord dans tous les sens, j'ai envie de déverser mes tripes, j'ai envie de dormir cent ans, mais je ne fais que planer. Si encore ça m'arrachait à cette douleur atroce de ces viscères qui se tordent, se crispent, sautent, s'éventrent, jonglent, jouent à mario kart dans mon ventre, mais non, ça ne fait que me diriger sur les touches de ce clavier. 
Mais après tout on s'en fou que je sois malade comme un chien, tout ce qu'on veut c'est pouvoir lire mes quelques lignes et ensuite trouver la petite bête qui faussera tout mon pseudo-raisonnement (car trop subjectif et dans un univers trop restreint pour pouvoir toucher une majorité de personnes), et ensuite trouver quelque chose à redire. Oh pas que je n'accepte pas la critique, loin de là, au contraire, elle fait avancer plus qu'autre chose. Mais, je sais pertinemment qu'il suffit que j'avance une idée un peu poussée et basée sur des faits, rationnels ou non, pour que l'on vienne me traiter de tout en disant qu'il faille que je revoit mes sources. Sachez seulement que les opinions, c'est comme la législation française : Citez un article et vous pouvez être certain de trouver son contraire. Monde de renards et de requins. Mais après tout, c'est la loi de la nature : Manger et être mangé. Comme j'ai eu une furieuse envie de démonter la tête à mon voisin qui écoute du dubstep à deux heures du matin, j'ai envie de l'aider à élargir sa culture musicale en lui balançant mon son encore plus fort. On est généreux, on partage. Et on oublie les noctambules en bas de ma fenêtre ayant un partiel le lendemain.
L'amour et son contraire. Tout et son entité inverse. Soit j'envisage à chaque fois d’émettre des avis neutres, mais à mon sens trop banals, et qui m'emmerdent horriblement. On m'a déjà dit que j'avais trop de culot, et que ça ne plaisait pas. Que j'avais tendance à ouvrir ma gueule quand il ne faut pas. En effet, je ne viens pas d'un milieu faisant preuve de tact. Mais j'ai surtout foncièrement envie d'exposer les choses telles que je les pense, et non pas en trouvant un énième subterfuge pour les faire passer subtilement. J'ai des avis et des opinions, comme plus ou moins chacun d'entre nous. Ainsi, au lieu de blâmer l'un ou l'autre, entrons dans un débat basé sur des arguments, des faits, du concret, et non pas "moi je ne pense pas comme toi, t'es nulle je te lis plus". Enfin, vous pouvez, après tout, seul moi peut juger de ce qui apparaitra ou non sur cette infime partie de la toile. Jugez, allez-y, mais pas trop, après ça pique un peu. Pas moi, mais vous.
Et puis, Beigbeder était un précurseur en disant que tout était éphémère : L'amour, l'art, vous, moi, surtout moi.
Ouais, surtout moi, surtout ce qui figure ici. Seul le papier est éphémère. Les idées restent. Ou l'inverse, selon les cas. Voyez ? Tout et son contraire. La vie est ainsi faite. L'esprit humain en tout cas. Nous sommes coupables d'avoir l'esprit critique, coupables de solidarité, coupables d'humanisme, coupables de vouloir s'instruire, coupables de penser, coupables de croire à la démocratie, et coupables de vouloir autre chose.C'est un fait, c'est ainsi.
La différence est ce qui fait notre force. Le mariage homo, le crêpage de chignon à l'UMP ou encore les secrets du FBI nous confortent dans notre opinion. Les crises ont toujours été, c'est la surmédiatisation de tout cela qui accompagne doucement la masse vers une paranoïa et une consommation boulimique de l'info.
Donc, mes petits posts sans prétention méritent-ils autant d'attention ? Si cela est, j'ai envie de dire que c'est bien car c'est sur la bonne voie pour s'inspirer des autres Bedos et Guillon. Sans parler d'humour noir ou d'ironie satirique, mais d'attention saugrenue envers des propos à prendre au troisième degré. Il faut croire que la plupart d'entre nous ont oublié leur sens de l'humour. Ou bien leur intellect, car quand on use du premier étage, il faut faire attention à s'assurer que l'on s'adresse à des individus pourvus de celui-ci, et non pas cantonnés au rez-de-chaussée. Mais le monde, les différences, les classes sociales, Freud, Marx, Bergson, les institutions, les archives, les relations. Un tout. Un capharnaüm, un bordel organisé.
Un peu de parano ne fait pas de mal. Mais, que diable, vous  n'êtes pas le centre du monde. A tort ou à raison d'ailleurs, mais ouvrez un peu votre esprit à l'étroitesse exacerbée. Le monde est beau, le monde est laid, le monde à tellement à donner. Il est vrai que quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. Cantonnez-vous à votre face nasillarde, ne regardez pas plus loin, et vous vivrez heureux surement. Chacun ses ambitions. Et là, attention, mes derniers propos risquent de faire polémique: J’émets un jugement de valeur, je me permets, moi, petite chose de rien du tout, de me positionner quant à un fait social, culturel et idéologique. J'en ai bien conscience, on va me lancer des tomates et des insultes, me dire que je ne suis personne pour juger. Certes. Vous non plus cependant. Nous ne sommes que ce qu'on daigne bien vous montrer. C'est assez paradoxal, car personne ne nous connaitra vraiment, pour ma part en tout cas. Mais pour bouffer et non se faire bouffer, la confiance ne doit être accordée à personne. Encore un jugement de valeur ! Que diable mais quelle petite merde perfide. La confiance met trop de temps à se gagner, nous crèverons tous avant.
Tellement facile de proférer des menaces, de vociférer derrière un banal écran de Mac, ou d'user d'une fausseté sans limite, telle "je suis trop au-dessus pour me rabaisser à te répondre quoi que ce soit". Seulement, trop de personnes sont d'une prévisibilité sans limite. Voilà pourquoi tout ce qui est suivit de "masse" marche à merveille. Culture de masse, consommation de masse... Propos qualifiés d'intellectuels, et d'autant plus que ces pseudo-intellectuels en font parti. Se mentir à soi-même est triste. Mais, quand on se cantonne à notre face nasillarde, rien n'est grave n'est-ce pas ?
Je rigole devant les qualificatifs d'avants-gardes, car ils sont conformistes dans leur anti-conformisme.
Les "hipsters" et autres "indies" sont morts. Disons les choses autrement : nous avons tous fini par avoir quelque chose de hipster en nous. Aidés par la mondialisation des échanges, la popularité des nouvelles technologies et l’idéologie indé, la culture dominante s’est "hipsterisée". Et s’il n’y a plus de sens à la culture hipster, si elle n’est qu’une mode sans fond politique, si elle n’apporte plus rien ou ne représente plus rien, alors à quoi bon continuer ? Le mouvement hipster va crever car tout le monde peut en adopter les codes aisément, sans choquer ni constituer quoique ce soit de révolutionnaire. Il a fini par lasser. Même à Berlin, capitale européenne de la scène alternative, des graffitis anti-hipsters sont apparus sur les murs des squats. Cette mort annoncée du Hipster pourrait simplement venir du fait que le style hipster, qui est par définition à contre courant, est justement devenu branché, à la mode, ce qui va a l'encontre de l'essence même du hipster.
Pauvre petits moutons.
Tu crois prouver à tous que c'est toi le décalé, toi l’anticonformiste, toi le rebelle, toi le néo-individu qui révolutionnera les mœurs, toi le différent. Détrompe-toi. Tu es déjà un mouton. 
Cela signifie que désormais, la prochaine génération est en charge de trouver un nouveau moteur, d’autres cultes et une nouvelle esthétique pour exister. On n'a pas fini de se poiler.

C'est fou, ma tisane fait effet. J'ai les idées moins embuées.
C'est hallucinant comme c'est psychosomatique.
Et finalement, mon speech, je vous le ferai plus tard.


Allez, laisse toi aller, c'est qu'ça c'est le Mojo.

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