22 février 2010

Bring me to life


Je ne comprenais pas en quoi exactement consistait le suicide et surtout dans quelle mesure la volonté intervenait dans cet acte ; Je me demandais par exemple si les femmes que le radjah de mon livre à images avait tuées ou fait tuer étaient ou non des suicidées, jusqu'à quel point elles avaient été consentantes, jusqu'à quel point on les avait forcées.
La seule chose claire que je percevais, c'est le mot "suicide" lui-même, dont j'associais la sonorité avec l'idée d'incendie et le forme serpentine de l'épée kriss, et cette association s'est tellement ancrée dans mon esprit qu'aujourd'hui encore je ne puis écrire le mot SUICIDE sans revoir le radjah dans son décor de flammes :

Il y a l'S dont la forme autant que le sifflement me rappelle, non seulement la torsion du corps près de tomber, mais la sinusoïdalité de la lame ;
UI, qui vibre curieusement et s'insinue, si l'on peut dire, comme le fusement du feu ou les angles à peine mousses d'un éclair congelé,
CIDE, qui intervient enfin pour tout conclure, avec son goût acide impliquant quelque chose d'incisif et d'aiguisé.

Je constate donc que, si vague que fût ma notion de la mort (elle n'étais plus pour moi que cette pure allégorie : un squelette armé d'une faux), j'avais du moins quelque idée de ce qu'est la mort violente :
Être foudroyé, ou suicidé .


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Joliment bien dit.
Mamie