18 avril 2011

Blackout


Order & Disorder

Nous voilà partis pour deux semaines de pseudos-vacances, méritées car accomplissement de bacs blancs tout à faits satisfaisant, et données afin de ne pas limiter ses efforts à si peu de temps avant l'échéance de 15 ans de scolarité.
Plus que deux mois avant le bac. C'est une sensation à la fois grisante et malsaine, te couvrant d'une impression de plénitude, comme de vide. Une étape de franchie, mais après? C'est ce "après" qui compte.
Car, on ne se rend pas compte. Il est facile d'en parler, à l'heure actuelle, bien logé(e) dans la demeure familiale, tel un soir d'hiver, où tu rentres chez toi, alors qu'il neige/pleut, tu cours, trébuches dans la boue juste devant chez toi, où il fait -15°C, et que tu trouves une maison pleine de chaleur, le dîner mijotant sur le feu, que tu balances tes fringues & sac dans ta chambre et que tu vas te réfugier près de la cheminée. Quelle image merveilleuse de la petite vie tranquille d'une tranche d'âge <18 ans.
Ahah. Sauf que dès septembre, c'est fini.
Bienvenue aux galères d'une indépendance que trop désirée et sertie de toutes les joies de la coloc et des budgets troués d'étudiants. Adieu les bons petits plats de Môman et Super-Papa plombier-électricien-chauffagiste-garagiste et j'en passe... à toi de te démmerder dans la vie d'adulte que tu rêves d'atteindre depuis tes 7 ans. Finalement, c'était bien, 7 ans. Tu bouffais tes boudoirs et tes tartines sans culpabiliser, tu déversais ton poisson rouge dans les chiottes sans scrupule (Bubulle XIe RIP), ignorait totalement le sens du mot "responsabilités", apprenais tranquillement tes tables de multiplication et étais encore persuadé(e) que tu allais devenir astronaute ou marin et que tu allais faire le tour du monde.
Ouais. C'était bien.
Sauf que la vie, la mort, le temps en somme, est bien là, et qu'on doit faire avec après tout, pourquoi se masturber l'esprit alors que la réponse est évidente et tellement abordable. Et surtout, on va aimer ça : Ne plus rentrer et voir la face éclatée de ton frère, ou t'en prendre plein la gueule suivant ce que tu puisses faire, entendre ou voir des choses que tu ne devrais jamais apprendre, ne plus avoir à attendre ton tour pour utiliser la téloche/salle de bain, ne plus avoir à manger chez mamie-ch'ti et sa fâcheuse manie de mettre du beurre DE PARTOUT, ne plus avoir d'horaires à respecter ni de comptes à rendre à personne, ne plus avoir à justifier le moindre des tes actes, ne plus avoir à ne plus jouer de la gratte le soir, ne plus entendre ton frère jouer à sa DS dans la chambre d'en face, ne plus avoir à suivre tout le monde de partout "SORTIE FAMILLE POWAA".
Non, maintenant, c'est fini. Et oh comme c'est jouissif.
Car now c'est faire ce que tu veux, où tu veux, quand tu veux, si tu veux.
Puis travailler aussi quand même, t'es là pour ça au départ.
Hou oui, Sciences Po/Droit, voilà qui n'est pas de tout repos, mais la fin justifie les moyens. Études supérieures, voilà qui porte bien son nom. Si tu t'inscris à la fac/réussis le concours, c'est que tu es dans l'optique de bosser, sinon tu ne l'aurais pas fait, CQFD. Quoi que. Mais, en gros, voilà. Tu joues ton avenir, p'tit loup, c'pas un tiers qui va t'entretenir indéfiniment.

Enfin, voilà qui est jouissif. C'est le début des rencontres avec les agences, les visites des studios/apparts potentiels, et la boule au ventre. La boule qui est à la fois hypra-super-over-méga-excitée d'enfin entamer quelque chose de nouveau, mais aussi cette boule de vide, de néant. Car qui dit nouveau dit tout neuf, tout beau, tout frais = tout à (re)faire. Et ça fait drôle.
Mais tant mieux, car le changement est quelque chose de bénéfique.

C'est un bordel organisé, en somme.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

love it.

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